Dans l’industrie pharma et biotech, le mode d’action n’a jamais manqué de supports. Le plus souvent, il commence sa vie dans un PowerPoint ou un PDF : schémas rapides réalisés en interne, flèches empilées au fil des comités, abréviations en cascade, captures issues de publications.
Pour ceux qui connaissent le dossier, ces supports restent utilisables. Mais dès qu’on élargit le cercle — cliniciens, KOL, filiales, forces de vente, payeurs — les limites apparaissent : symboles approximatifs, hiérarchie visuelle inexistante, textes serrés, images de qualité moyenne. On veut transmettre un mécanisme d’action, on communique de la complexité brute.
Un MOA présenté sous forme de diaporama saturé n’est pas un outil de communication. C’est un aide-mémoire interne déguisé en support externe.
Derrière « MOA », des attentes divergentes
Les trois lettres recouvrent des réalités différentes selon les équipes.
Pour la R&D : voies de signalisation, cinétiques, cibles secondaires, modèles précliniques. Le médical : alignement avec les publications et les KOL. Le marketing : le socle d’une story produit. Le market access : la logique qui justifie une valeur. Le clinicien, la question est plus directe : « Où ce traitement change-t-il quelque chose pour mon patient ? »
Quand tout cela est comprimé dans quelques slides, on obtient un compromis qui rassure en interne mais demande un effort considérable à quiconque n’a pas suivi le projet depuis le début.
Un MOA utile ne part pas de « Qu’est-ce qu’on doit mettre dans le schéma ? » mais de « Quelle décision ce mécanisme doit-il éclairer, et pour qui ? »
Du « comment ça marche » au « pourquoi ça compte »
Dans une logique PowerPoint classique, on juxtapose : physiopathologie, schéma de molécule, flèches, courbe, tableau. Chaque élément est valide, mais aucun ne porte le sens global. Tout est au même niveau.
L’approche inverse part de la fin : la décision cible. Que doit permettre ce MOA ? Légitimer une prescription plus précoce ? Montrer une nuance dans une classe saturée ? Expliquer un repositionnement ?
Une fois cette décision clarifiée, le mécanisme cesse d’être un inventaire. Il devient un trajet. On ne montre plus « tout ce que fait la molécule », mais ce qui explique la valeur clinique revendiquée.
La colonne vertébrale d’un MOA efficace
La plupart des MOA qui fonctionnent reposent sur quatre temps :
La situation de départ — ce qui se passe sans traitement : déséquilibre, voie suractivée, micro-environnement défavorable. Le spectateur doit voir le problème en quelques secondes.
Le point de levier — l’endroit précis où le traitement intervient : récepteur, enzyme, checkpoint. C’est le geste du produit. Il doit être lisible, presque tangible.
La cascade pertinente — non pas toutes les cascades possibles, mais celles qui font le lien avec le message central.
La traduction clinique — le retour au patient : réduction des poussées, amélioration d’un score, diminution d’un risque. Sans cette sortie vers la clinique, le mécanisme reste abstrait.
Ce découpage paraît évident une fois formulé. Il est rarement visible dans les supports d’origine, où tous les éléments coexistent sur le même plan.
Trois symptômes d’un MOA resté au stade du PDF
La slide encyclopédique — tout y est : physiopathologie, voies parallèles, biomarqueurs, résultats d’études. Scientifiquement correct. Mais l’œil ne sait pas où entrer. On n’a pas un MOA, on a un dossier compacté.
Le schéma bricolé — symboles approximatifs, images recadrées, flèches ajoutées au fil des versions. Ce type de schéma survit en réunion interne. Il ne peut pas servir de référence pour des médecins ou des payeurs.
Le MOA muet — correct sur le papier, mais sa lecture dépend entièrement du commentaire oral. Sans l’orateur, le support ne se suffit pas.
Point commun : la forme ne porte pas le sens. L’information est présente, mais elle ne travaille pas pour faire évoluer la représentation du traitement.
Comment savoir si votre MOA fait le job ?
Quelques questions simples :
Un médecin qui découvre ce MOA peut-il, après une seule lecture, résumer en une phrase ce que votre traitement fait de différent ?
Le passage du niveau mécanistique au niveau clinique est-il explicite ?
Le mécanisme présenté correspond-il à votre positionnement actuel, ou à une version ancienne du dossier ?
Le support peut-il être décliné en extraits, en slides de formation, sans perdre son sens ?
Si plusieurs réponses restent floues, le MOA est probablement resté au stade de l’illustration. Il décrit, mais il n’organise pas la compréhension.
Donner du sens au mécanisme d’action, c’est faire ce pas de côté : traiter le MOA non pas comme une obligation dans un plan de communication, mais comme un outil stratégique au croisement de la science, de la clinique et de la décision.
Depuis 2012, IMASCIENCE conçoit des contenus de communication visuelle pour l’industrie pharmaceutique et biotech : animations 3D, films 2D, modules interactifs, expériences immersives.
Notre approche des MOA ne commence pas par un logiciel ou un style graphique. Elle commence par une question : à qui doit-on faire comprendre quoi, et pourquoi maintenant ?
À partir de vos dossiers scientifiques, nous construisons une structure visuelle conçue pour être déclinée — extraits congrès, planches formation, modules e-learning — sans perdre le fil narratif.
Un MOA n’est pas une vidéo de plus. C’est une colonne vertébrale qui peut évoluer avec la vie du produit.