Le corps humain est comme une galaxie cent fois plus fournie en étoile que la voie lactée. En effet, notre corps est composé d’environ 37,2 billions de cellules. Contre 400 milliards d’étoiles pour la voie lactée. Excusez du peu. Chaque cellule étant une étoile scintillante avec sa propre histoire à raconter.
Avez-vous déjà pensé à l’incroyable diversité de cellules qui travaillent ensemble pour faire de vous, ce que vous êtes ?
L’un des défis les plus excitants et déroutants de notre époque est de créer un atlas complet de ce cosmos cellulaire. Pourquoi est-ce un casse-tête ? Et pourquoi est-ce si fascinant ?
Embarquons un instant pour ce voyage interstellaire et voyons pourquoi.
Imaginez que vous êtes un explorateur vers l’infini (ou presque), et au-delà. Et que chaque type de cellule est un nouveau monde à découvrir. Il y a environ 200 types de cellules différentes, et chacun est divisé en sous-types de cellules, comme des pays avec leurs propres cultures et langues. C’est une diversité époustouflante à cartographier, et c’est juste le début de l’histoire.
Comme si tout cela n’était pas encore assez compliqué, il y a la question du temps. Les cellules ne sont pas statiques. Comme les étoiles, Elles naissent, elles vivent, elles meurent. Dès l’oeuf fécondé, les cellules mères donnent naissance à des cellules filles qui disparaissent à leur tour des radars après avoir engendré encore d’autres cellules filles, etc. C’est un cycle de vie constant, un ballet de naissance et de mort à l’échelle cellulaire. Un atlas cellulaire complet doit prendre en compte cette dimension temporelle, des générations et des générations de cellules qui se succèdent et se différencient. ce qui ajoute une autre couche de complexité à ce défi.
Ensuite, il y a la question de la technologie. C’est comme essayer de naviguer dans le cosmos avec une vieille carte et une boussole. Les outils que nous avons sont utiles, mais ils ont leurs limites. Nous avons besoin de nouvelles technologies, de nouveaux « GPS » pour nous aider à naviguer dans ce cosmos cellulaire.
Il existe plusieurs initiatives majeures dans le monde qui visent à cartographier les cellules humaines. L’une des plus connues est le projet Human Cell Atlas (HCA), (https://www.humancellatlas.org/) qui est une collaboration internationale entre des milliers de scientifiques de diverses disciplines. Le but du HCA est de créer des références complètes de toutes les cellules humaines en tant que base pour comprendre la santé humaine et pour diagnostiquer, surveiller et traiter les maladies.
En plus du HCA, il y a aussi des projets plus spécifiques qui se concentrent sur des types de cellules ou des organes particuliers. Par exemple, le projet BRAIN (Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies) aux États-Unis vise à cartographier le cerveau humain, et le projet Human Protein Atlas en Suède vise à cartographier la distribution des protéines dans le corps humain.
Il y a aussi de nombreux laboratoires individuels dans les universités et les instituts de recherche du monde entier qui contribuent à cet effort. Ces laboratoires utilisent une variété de techniques, y compris la microscopie, la cytométrie en flux, le séquençage de l’ARN à cellule unique, et d’autres technologies pour étudier les cellules humaines à un niveau de détail sans précédent.
Mais malgré tous ces défis, cette immensité à découvrir, ces mystères à élucider, imaginez ce que nous pourrions apprendre. Un atlas cellulaire complet pourrait révolutionner notre compréhension de la biologie humaine ainsi que l’ensemble des maladies.
Christophe Martin