Il nous arrive de développer pour nos clients des applications de réalité virtuelle (RV) couplées aux casques immersifs type Oculus. Je ne parle pas de photos panoramiques visualisées sur des casques montés sur un smartphone. Mais bien de vraie 3D, calculée en temps réel et en relief. Les client sont satisfaits, le marché semble porteur.
Et pourtant je me pose encore quelques questions par rapport à ce type de technologie. Il y a plusieurs raisons à cela j’aimerais avoir votre avis sur la question :
Les aspects négatifs : Difficile d’accès au grand public
L’expérience m’a montré qu’adapter l’utilisation de ces lunettes au grand public peut être problématique pour plusieurs raisons :
- Vous imaginiez mettre des casques de RV en accès libre dans un musée par exemple ? Oubliez. Elles nécessitent un accompagnement rigoureux et la présence d’un tiers. Comme un enfant qui apprend à marcher, vous êtes assisté : on vous installe, on vous montre comment fonctionne votre nouveau « jouet » et on vous empêche de tomber. Pas simple, n’est-ce pas ?
- Les lunettes de RV donnent le mal des transports à une personne sur quatre. L’immersion peut rendre malade, pendant (et après) l’utilisation des lunettes. Certains disent : j’ai essayé une fois… plus jamais.
- Une expérience en solitaire. En immersion, vous êtes plongé dans l’univers de Matrix, mais en moins palpitant. Néo sans Morpheus, ce n’est plus le même film. On ne partage pas, on ne communique pas, on ne va pas de surprise en surprise ensemble. On y va seul ! Triste visite ? (voir la photo d’illustration, prise au salon Laval Virtual 2017, sur un stand jouxtant le mien.)
- Mais le pire obstacle est certainement lié aux problèmes d’hygiène dont il va bien falloir oser parler… étrange silence à ce sujet. Quid des risques de contamination par contact des lunettes avec le visage : muqueuses oeil/nez/bouche ? Qui vous dit que la personne qui a porté les lunettes avant vous n’avait pas la grippe ou une angine ?
Les aspects positifs : De belles exceptions
Allez, pour être honnête je dois avouer que les casques de RV valent le détour dans certaines situations :
- Quand elles permettent la formation de professionnels exposés à des situations inédites, dangereuses ou inaccessibles en temps normal. Par exemple des techniciens, peuvent ainsi être formés, depuis un espace sécurisé, à la réparation d’un aspect technique d’une centrale nucléaire.
- Le gaming. Certains fans de jeux vidéo sont prêts à casser leur tirelire et à braver leur mal de mer pour s’immerger dans leurs jeux des heures durant.
- L’immobilier, l’architecture, ou encore la conception d’espaces de ventes. Ces simulations apportent un véritable plus dans les étapes de conception ou de présentation.
- Médical, pour le traitement de certaines phobies. Ou découvrir l’anatomie du point de vue d’une cellule.
Alors, à part quelques exceptions, est-ce qu’on doit pour autant laisser tomber toute idée d’immersion dans un univers virtuel ? Bien sûr que non. Pour le moment, et en attendant que les technologies évoluent, je crois à une alternative vraiment accessible et inoffensive pour le grand public. Une technologie sur laquelle nous avons également misé il y a 4 ans, et qui équipe avec succès bon nombre de nos clients comme les laboratoires Kyowakirin, Nordic Pharma, Teva, FloraMaroc et des musée comme celui de Nice ou de Martigues.
Une alternative : la réalité virtuelle en mode tactile ?
Ok, la réalité virtuelle du tactile, tablettes ou tables tactiles, est moins immersive. Mais elle peut être laissée en libre accès au grand public. Et l’expérience présente d’autres richesses. Vous pouvez manipuler des objets en 3D à votre guise. Déclencher un phénomène, actionner un mécanisme, admirer le résultat sous tous les angles, par simple contact des doigts sur l’écran. Contrairement aux lunettes de RV, nous sommes tous en mesure d’expérimenter cette réalité virtuelle sans pour autant mettre notre santé ni nos finances en péril.
Et vous, quelle est votre expérience des lunettes de RV ?
Etes-vous convaincus ? Au contraire, vous n’êtes pas d’accord ? Parlons-en !